Le paludarium, c’est quoi ?
Un paludarium, c’est pas bien compliqué, c’est l’association d’un aquarium et d’un terrarium!
Scientifiquement parlant, c’est la reconstitution d’un biotope aquatique comprenant une partie immergée et une partie terrestre. Il représente donc la zone humide de transition entre la partie aquatique et terrestre d’un environnement.
De ce fait, il est possible d’y faire évoluer différents types d’espèces, des poissons aux sauriens, en passant par les amphibiens ou les crustacés. Attention cependant à bien choisir votre population pour éviter les cas de prédation!
Le paludarium, ça sert à quoi ?
Outre la nouvelle gamme de possibilités en matière de peuplement animal, le principal atout de ce type d’agencement est lié au monde végétal. Vous allez enfin pouvoir laisser vos plantes sortir la tige de l’eau!
Les ensembles végétaux ainsi constitués peuvent être très proches des biotopes naturels. Simulation de marais stagnant, reconstitution de ruisseau d’eau claire, installation de cascade sur mousses… Les possibilités écologiques deviennent rapidement considérables. Chaque projet constitue en lui-même un monde riche à l’équilibre biologique unique. Une fois encore, l’ensemble des espèces à prendre en compte doit être mûrement réfléchi!
Pourquoi on n’y pense pas?
Un paludarium est plus difficile à mettre en œuvre qu’un aquarium ou qu’un terrarium. Il requiert des connaissances solides, beaucoup de bricolage et… une bonne dose de patience!
D’un point de vue végétal, la constitution de cet éco-dispositif s’apparente à la réalisation d’un jardin aquatique, ce qui signifie un travail d’entretien régulier.
En ce qui concerne les espèces animales, de nombreuses associations sont impossibles si on reste dans de faibles espaces. Par exemple, maintenir des grenouilles avec des poissons de petite taille est déconseillé (elles les mangeraient). Sachant que la partie immergée du paludarium représente environ un tiers du dispositif global, toute réalisation d’envergure prendra une place considérable!
De manière générale, le paludarium reste sous-diffusé. Très peu d’établissements présentent des réalisations de ce type.
Le paludarium, ça peut coûter cher…
Pour la réalisation d’un paludarium simple, il est possible d’acheter un terrarium, c’est à dire grosso modo, un aquarium avec un décor intégré. Le fond du dispositif sera habillé d’une résine permettant l’installation des plantes. Considérez une surface immergé d’environ un quart du bac global. Comptez environ 200 euros pour un 80 litres, 350 euros pour un 150 litres.
Mais avec un peu de bricolage…
De nombreux adeptes du paludarium proposent des explications pour la mise en place du dispositif. Après avoir acheté la cuve, la première étape consiste en la création du décor. A ce jeu là, chacun son style!
Généralement, le décor est réalisé en polystyrène ou en mousse polyuréthane que l’on recouvre ensuite de résine. On peut également utiliser le mortier hydraulique pour s’assurer l’imperméabilité de l’ouvrage. Lors de la réalisation, il est important de prévoir l’emplacement des plantes, de créer des anfractuosités artificielles sans oublier un trou de drainage.
Une fois le décor réalisé, l’ensemble des zones plantées peut être recouvert de terre de bruyère ou de tourbe. On peut également agrémenter le décor de racines, de roches et de divers substrats en fonction des populations envisagées.
La cuve utilisée sera bien entendu ouverte. Il est fréquent de rencontrer des paludariums d’eau froide, sans chauffage. Par contre, une pompe est impérative, la filtration naturelle des plantes étant insuffisante. De plus, ce dispositif permet de créer un tableau vivant occasionné par le courant.
L’éclairage est généralement installé au dessus de l’ouvrage.
Kit possible de lancement Paludarium:
- Une cuve
- Résine (alimentaire) époxy SR 8500 + Durcisseur SD 2324
- Mousse Polyuréthane expansive x6
- Mortier hydraulique
- Tourbe ou terreau
- Une pompe à choisir en fonction du volume d’eau
- Une résistance dans le cas d’un paludarium d’eau chaude
Quelles sont les plantes intéressantes?
Plusieurs familles de plantes s’adaptent bien aux environnements humides propres aux paludariums.
Globalement, toutes les plantes palustres et les plantes de rivière. Une température avoisinant les 24°C est préconisée pour s’assurer un grand choix d’organismes végétaux.
Voici une liste de quelques plantes communément utilisées :
- La famille des Acoraceae
- L’espèce Ficus pumila
- L’espèce Soleirolia soleirolii
- L’espèce Cordyline australis
- L’espèce Cyperus Alternifolius
- L’espèce Lagenandra Thwaitesii
- L’espèce Lagenandra Nairii
- L’espèce Spathiphyllum Wallisii
- L’espèce Marsilea Quadrifolia (protégée en France)
- Le genre Hemigraphis
- Le genre Schefflera
- Le genre Fittonia
- Le genre Ophiopogon
- Le genre Hibiscus
Et pour les espèces animales…
Bien entendu, concernant les poissons, libre à vous de faire votre choix en fonction des paramètres d’eau retenus. Quelques espèces semblent cependant plus intéressantes à maintenir dans ces conditions;
Les gobies du genre Periophthalmus qui sortent régulièrement de l’eau, les Toxotes jaculatrix qui crache des jets d’eau sur leur proie ou encore les Astyanax mexicanus qui peuvent vivre dans un bac très peu lumineux.
La grenouille Kassina senegalensis (4cm) a parfaitement sa place dans des paludarium de petite taille. Les espèces Litoria caerulea ou Ceratophrys cranwelli pourront évoluer dans des dispositifs plus grands.
Dans le genre Triturus, le Cynops orientalis, le Pachytriton labiatus ou encore le Pleudoreles waltl. Les tritons passent une grande partie de leur temps dans l’eau, ce qui en font des hôtes intéressants également.
Bien évidemment, si le paludarium le permet, il est possible d’installer des tortues d’élevage.
Encore une fois, il est nécessaire de bien penser sa population par rapport aux risques de prédation et de maladie inter-espèce.
Fishipedia vous présentera bientôt une sélection de trois biotopes complets pour donner des idées aux plus courageux d’entre vous!
A propos de l'auteur
Benoit Chartrer est un membre fondateur et pilote le projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.